mercredi 7 novembre 2012

La corruption et la collusion, la racine du problème!

Salut tout le monde!

Depuis quelques semaies, quand on discute d'actualité avec nos familles, nos amis et nos collègues, on parle inévitablement de la Commission Charbonneau, de la mafia montréalaise, des politiciens et des fonctionnaires corrompus.

On commence à peine à débroussailler le sujet et on est déjà stupéfaits de voir à quel niveau pouvait se rendre la corruption et les pratiques contraires à l'éthique professionnelle.  Le révélations choc se succèdent à un rythme effarant et le paysage politique québécois s'en verra changé à tout jamais.

On se donne le mal d'interviewer tous les acteurs du domaine : des professionnels, des fonctionnaires, des politiciens et des entrepreneurs.   On pose toutes les questions sur le "comment".

Qui donne de l'argent à qui?
Combien?
Sous quel forme?
Qu'est-ce-qu'on attends en échange?

Comme un médecin qui veut poser un diagnostic, on s'attarde à tous les symptômes de la maladie qu'on cherche à soigner.

C'est ici que j'aimerais prendre un peu de recul par rapport aux symptômes et qu'on essaie de trouver les causes de la fameuse maladie dont on souffre.

J'occupe moi-même un poste dans une entreprise qui soumissionne et exécute des contrats dans le domaine de la construction.  Je vis à tous les jours les frustrations reliées au processus d'appel d'offres et j'espère que mon expérience pourra éclairer la lanterne de mes pairs et amener des résultats constructifs dans mon domaine professionnel.

Mais avant de passer au gros du sujet, juste une petite définition-maison de ce qu'est un entrepreneur.

Un entrepreneur, c'est quelqu'un qui veut faire du profit.  (excusez le blasphème!)  Certains entrepreneurs visent le court terme et d'autres visent le long terme.   Certains ont une réputation à bâtir ou à défendre (pour continuer de faire du profit) et d'autres s'en foutent.

Alors, dans le système actuel d'octroi des contrats publics, c'est le soumissionnaire qui présente le plus bas prix et dont l'offre est conforme aux spécifications qui remporte le contrat.

Déjà là, ça cloche un peu.  Dans notre vie de tous les jours, est-ce-qu'on choisit toujours le produit le moins cher?  Je ne crois pas.  Sinon, il me semble qu'on verrait beaucoup plus de Kia Rio sur nos routes!

Lorsque 10 entrepreneurs soumissionnent le même projet, il y a de fortes chances qu'un de ceux-là sous-évalue le projet.  J'ai déjà connu un projet où un entrepreneur avait oublié un étage complet, sur un édifice de deux étages!  Déjà un obstacle pour l'entrepreneur honnête, fier et compétent qui soumissionne au meilleur de ses connaissances et de son savoir-faire et qui désire obtenir un contrat.

Je vous parlais de certains entrepreneurs qui visent le profit à court terme.  Hé bien, ces derniers peuvent voir une "faille" dans l'appel d'offre.  Une clause qui porte à interprétation.  Ils vont l'utiliser à leur avantage pour soumettre un prix plus bas.  Ils pourront ensuite aller chercher les $$$ manquants à leur projet en réclamant un "extra" car certains items n'étaient pas inclus dans leur soumission.  Ils seront alors détestés par le client et risquent de ne plus jamais faire affaire avec lui.

Par contre, l'entrepreneur honnête, fier et compétent est encore laissé sur les lignes de côté et ne se trouve pas de travail car son prix n'est pas le plus bas!

Ça devient donc de plus en plus difficile pour les entrepreneurs en général de se trouver des contrats et qui plus est, des contrats qui génèrent du profit!

Alors, comment s'arranger pour réussir à faire du profit malgré des règles du jeu qui pénalisent les honnêtes entrepreneurs?

Il faut influencer les gens qui font les règles!

Vous voyez donc où je m'en vais avec ça...  Il y a plusieurs moyens d'influencer les gens.  L'argent restera souvent la meilleure!  À partir d'ici, ce n'est qu'une question de créativité.

Heureusement, je suis persuadé que la grande majorité des entrepreneurs sont honnêtes et qu'ils refusent de tenter d'influencer les autorités par de l'argent.  Ils vont plutôt tenter de plaider la valeur de leur service après-vente, la qualité de leur travail, etc.

Certains organismes publics optent maintenant pour une formule où par un système de pointage, ils évaluent la valeur "non-monétaire" du produit offert par un entrepreneur en plus du prix.  Un peu comme on le fait nous-même au moment d'acheter une voiture, un outil ou un ordinateur!

En Europe, les autorités ont opté pour un système où lors d'un appel d'offre, on élimine le plus haut et le plus bas soumissionnaire.  Par la suite, on calcule la moyenne des prix soumis et on octroie le contrat au soumissionnaire dont le prix s'en approche le plus.

De cette manière, tout le monde a une chance d'obtenir un contrat et on élimine les erreurs, les interprétations malhonnêtes et les prix exagérés.

Et quand tout le monde a sa chance d'obtenir un contrat à un prix raisonnable, le besoin d'influencer les donneurs d'ouvrage devient absent!

J'espère que c'est une question sur laquelle se pencheront nos politiciens et qu'on passe le plus rapidement possible en mode solution dans ce dossier pour que les contribuables en aient le plus pour leur argent.

Au plaisir!